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Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 1 avril 2016

Les étrangers, ces 

« indésirables » en préfecture

ou les fourberies technocratiques de Valls/Hollande (1)

La CIMADE qui, en 2015, a soutenu, aidé environ 100 000 étrangers, vient de publier un rapport explosif. En 2012, la dématérialisation des procédures administratives, sous prétexte de simplification pour les étrangers, ne fut qu’un des moyens mis en œuvre pour les refouler. Les longues files d’attente qui faisaient désordre ont disparu.
Pour accomplir leurs démarches de demande initiale ou de renouvellement de titres de séjour, les étrangers doivent le faire par… internet. Présenté comme un outil humanitaire évitant les désagréments d’une longue attente, cette mesure technologique a été testée par la CIMADE. Le résultat est éloquent !
Les demandes de rendez-vous par ce procédé sont le plus souvent sans réponse. C’est le cas, notamment, des préfectures de Versailles, Sarcelles, Créteil, Le Havre, Nîmes, de la Haute-Garonne, de la Somme… Les connexions seraient-elles défaillantes ? Que nenni, ça marche pour les cartes grises, les permis de conduire. Quant aux étrangers, ceux qui sont le plus particulièrement visés par ce refoulement technocratique, ce sont les titulaires d’un visa de long séjour et… les étudiants. Certains, parmi ces « indésirables », se sont essayés à utiliser des moyens plus classiques : l’envoi postal de leur dossier… qui s’est soldé par un retour à l’envoyeur ! D’autres se sont présentés en préfecture… et furent refoulés par des vigiles !
Conclusion du rapport de la CIMADE : « Sous le quinquennat de Hollande, il est plus difficile à un étranger de faire valoir ses droits qu’avant 2012 » sous Sarko…
Autrement dit, l’arrêté du 4 juillet 2013 du ministère de l’intérieur, obligeant les préfectures à accorder des rendez-vous aux étrangers, tout comme la déclaration de Valls préconisant « d’accueillir dignement les étrangers » ne sont que des écrans de fumée d’une fourberie bien réelle : 2,8 millions de personnes ont été empêchées de faire valoir leurs droits, toujours selon la CIMADE. L’explication d’un manque de personnels, au vu de l’étude éclairante de cette association, véritablement indépendante, ne tient pas. D’autant que les circulaires Valls obligent les préfets et sous-préfets à remplir des formulaires comptabilisant les expulsions et les problèmes rencontrés.
Bref, il est urgent de coordonner toutes les associations qui oeuvrent en faveur des exilés, réfugiés, demandeurs d’asile et d’organiser un mouvement de protestation contre le traitement inhumain, voire xénophobe des « indésirables ».
GD le 19.03.2016
  1. Source : article de Marylène Baumard, le Monde, 17.03.2016

Un déodatien en colère

Les réfugiés, une « charge », un « fardeau »… une chance pour nos 
sociétés ? Une obligation juridique. Surtout un devoir d’humanité

La législation internationale fait obligation à tous les pays, après ratification des textes de loi, d’accueillir toute personne fuyant la guerre, la torture et la répression, quelles qu’en soient les formes. Tout mineur, indépendamment de sa nationalité, a droit à la protection dans les pays vantés comme démocratiques. Régulièrement, les institutions onusiennes et françaises, garantes de la protection de ces mineurs, dénoncent les tentatives des pouvoir publics pour leur accoler une nationalité, façon de se dédouaner face à leurs devoirs. Notre pays doit protection à tout mineur, un point c’est tout ! Elles dénoncent aussi le recours par l’administration au prélèvement osseux, pour déterminer l’âge de certains demandeurs d’asile ; or, ce type d’examen administratif/médical n’est pas sans risque, selon les professionnels de la santé. Les accords de Dublin 3 prévoient que les mineurs puissent retrouver leurs familles, où qu’elles soient installées. A Calais, survivent 450 enfants dont 300 sans leurs parents. Qu’attend-on pour permettre, au moins à ces derniers, de retrouver leurs familles en Angleterre ?
Le président turc Erdogan est en passe d’obtenir de l’UE 6 milliards d’euros pour « contenir » les vagues de réfugiés syro-irako-afghans. Cet accord en voie de conclusion peut être assimilé à un trafic de « migrants » : en effet, la Turquie détient les manettes des vannes d’ouverture/fermeture pour faire pression sur les pays européens au niveau des négociations. On est dans la transhumance négociée !
Hollande avait proposé un quota (sic) de 28 000 Syriens à accueillir en France, contre plus de 1,1 million chez notre voisin allemand ! Le nombre de réfugiés syriens accueillis, selon les médias fin février/début mars, oscille entre un peu plus de 300 et un peu moins de 1 000. Faut-il être choqué du peu de précision dans ces chiffres…il s’agit de recevoir des êtres humains !
Et puisque l’on parle chiffres : 1,3 million de réfugiés en Union Européenne, c’est 0.25% de la population, soit 100 fois moins qu’au seul Liban (plus de 1 million de réfugiés pour 4 millions de Libanais). Les 6 milliards d’euros promis à Erdogan, ne pourraient-ils pas être dévolus à la mise en œuvre d’un accueil digne des réfugiés, qu’ils soient politiques et/ou économiques ?
Mais qu’on ne s’y trompe pas : les sociétés civiles, ou plutôt la société civile de tous les pays, déploient des trésors de solidarité à l’égard de ces personnes désespérées, d’où qu’elles viennent. C’est le cas en Grèce, en Allemagne, à Lampedusa, à Calais… et avec le « réseau des Villes et Villages accueillants » en France. Qu’on arrête de véhiculer une image négative des gens « d’en bas », de nous-mêmes, Français ou étrangers.
La solidarité, ça existe et ce n’est pas un vain mot pour des gens beaucoup plus nombreux qu’on cherche à nous le faire croire. Nombreux sont les collectifs et associations qui agissent pour un monde solidaire universel.

Extraits d’un message de Christian Iceta (Saint-Dié) pour le Collectif 88 des sans-papiers, le 14.03.2016