Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 9 novembre 2015


Le n° 18 de PES est paru.
Voici l'édito
(le sommaire est en fin d'article)
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Décomposition avant putréfaction ?

L’odeur des effluves nauséabondes du FN agite toute la caste politique à l’approche des régionales. Les immenses fiefs pour grands féodaux républicanistes en font baver plus d’un. Et la présidentielle n’est pas loin. Tous sont en campagne et c’est la foire d’empoigne. Tous fébriles et Valls « hypertendu » depuis que Macron lui fait de l’ombre. Quant aux Français, sondés en permanence, ils restent dans leur immense majorité désabusés face à cet embrouillaminis de com’  qui les saoule. Le premier à entrer en chasse fut François Hollande.
Ce fut d’abord la drague aux « chasseurs français ». Interviewé par les adeptes de la chevrotine et de la bécasse, il s’en est pris aux loups et aux sangliers qui pullulent afin de caresser dans le sens du poil ceux qui, pour ¼ d’entre eux, votent FN. Puis il est allé voir Vesoul pour labourer la ruralité, puis à la Courneuve dans ce quartier déshérité pour vanter son « potentiel économique ». Au Mont-St-Michel constatant qu’il est toujours ensablé dans les sondages et que les « sans-dents » lui en veulent, il s’est fait inviter « spontanément » chez la très chouette Lucette. Cette infirmière retraitée, dans son HLM à Vandoeuvre-les-Nancy a craché le morceau, tout comme Stephane Hablot, le maire socialiste : ce dernier, hâbleur, a déclaré à la presse qu’il était le décorateur en chef de cette mise en scène, faisant nettoyer l’appart, apportant fleurs et chaises et même le thermos de café ; pour le reste, les dialogues, c’était « les gars de l’Elysée », les chats de Lucette enfermés, l’interdiction de fumer tout comme de parler des migrants et des SDF… Bref, Hollande s’est fait gauler, chez Lucette Brochet, ce qui ne l’a pas empêché, ce comédien, de plastronner successivement en chef de guerre, en diplomate écolo, en défenseur des industriels, des enseignants, des toubibs. A défaut de redresser la courbe du chômage, c’est celle de la com’ qui s’est envolée : de 13.5 millions votés on en est déjà à 17.4 dépensés. Quant à la baisse des impôts annoncés, le couac de l’addition fiscale des petits retraités fait mauvais effet, en toute hâte, il faut les rembourser, 3.5 milliards. Tout ça, c’est la faute à Sarko, on n’avait rien vu ! Après ça, il fallait bien prendre un bol d’air… pollué en Chine.
Dans le propre camp des socialos, c’est la consternation, Hollande c’est un vrai cabri « il saute sur tout ce qui bouge et ne fait que mettre en scène sa propre impopularité » et Valls s’y met. A la vue de son tour de France, Aubry l’a interdit sur ses terres, elle ne valsera pas avec lui. Quant à Le Drian, prudent, il se retranche en Bretagne et sur ses affiches électorales, oublie le logo du PS…
A Droite, c’est pas mieux. Sarko soigne sa droite poutinienne, Fillon tape sur Copé des « petits pains au chocolat », sur Juppé « l’inadapté du 21ème siècle » et sur Sarko l’échec programmé. Quant à Guaino, la plume de Sarko, il s’en prend aux juges « pervers et psychopathes » et se déclare prêt à aider Maréchal/Le Pen car il trouve Gilbert Collard très sympathique. Il n’a pas dû se rendre compte qu’au FN, ça flingue. Philippot s’en prend à la petite Maréchal qui a osé déjeuner avec pépère Jean-Marie. Tata Marine empêtrée dans ces tricheries au parlement européen ne bronche pas car il paraît que Schultz, le social-démo de droite, s’est promis de « saquer » « la barbare blonde » qui s’est fait coincer par les caméras de surveillance : absente, elle a fait voter un sbire à sa place.
Dans ce marigot a-t-on entendu la voix de Rachida Dati s’indigner « des petits arrangements locaux et des combines d’arrière-boutique » qui la lèsent en Ile-de-France, ou les lamentos de Rama Yade qui, s’en prenant aux élections frauduleuses au Parti Radical, déclare que, décidément, la République est en état de « délabrement » avancé, à l’image - mais ce n’est pas elle qui le dit - de l’immense bidonville de 6 000 personnes à Calais… sans chiottes, sans collecte des ordures. Les juges, n’en déplaise à Guaino, ont condamné l’Etat qui laisse entre autres, des centaines de mineurs en situation de détresse.

Décomposition avancée, vous dit-on, de cette France dite des Droits de l’Homme où le pire semble avoir un avenir. 


Au sommaire du n° 18

- Syrie. Irak. Aghanistan... Vers l'extension du domaine de la guerre ?
- Le FN. Parti d'extrême droite ou parti fasciste ?
- Aéroport de Toulouse-Blagnac. Les dessous d'un rocambolesque bradage
- Air France-KLM. Malfaisante dérégulation et saine colère !
- COP 21. Vrais engagements ou fausses promesses ?
- Ils, elles luttent
- Démolir le droit du travail, c'est CAPITAL !
- Nous avons lu


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AIR France KLM. Malfaisante dérégulation et saine colère !

La colère, plus que justifiée des personnels de la compagnie nationale Air France-KLM, qui a explosé le 5 octobre, est toujours là. Elle est la réponse à la violence exercée par les dirigeants, en connivence avec l’Etat français, actionnaire à hauteur de 16%). Le PdG d’Air France annonçait le 5 octobre un résultat d’exploitation très positif, « supérieur à 123 millions d’euros », et la nécessité de poursuivre « les efforts », en sortant 14 avions Long Courrier de la flotte, en fermant 5 lignes (surtout vers l’Est), en réduisant les fréquences sur les Longs Courriers… Il déclarait que cette baisse d’activités allait générer du sureffectif : 1 700 salariés pour le Personnel au Sol (PAN), 900 PNC (contact, hôtesse de l’air, steward) et 300 pilotes ! Annonce d’un nouveau plan Perform 2020, de suppression de 2900 emplois, s’ajoutant aux 8 000 supprimés précédemment dans les plans comme Transform 2015. Ce que révèle l’explosion sociale ce sont les conséquences du modèle économique européen et du choix  politique de dérégulation et d’ouverture à la concurrence totale du marché des transports. Benjamin Coriat (comité d’animation des Economistes atterrés) l’explique dans un article récent, Air France : derrière la crise, le pactole d’Aéroport de Paris, dont nous reprenons des extraits.

« Air France est pris en tenaille entre les compagnies Low cost (Easy jet et Ryanair pour l’essentiel) qui saturent les lignes européennes, et les compagnies du Golfe pour les longs courriers. Dans les deux cas les dés sont pipés. Car les conditions de concurrence « saines et non faussées » ne sont nullement établies. Nombre de Low cost jouent avec les limites du droit social... Le champion du contournement est sans doute Ryanair, spécialisée dans le recrutement des pilotes « autoentrepreneurs » sur lesquels elle ne paie pas de « charges ». De plus, elle est devenue experte dans la collecte de subventions et fonds régionaux, en posant ces versements comme conditions pour implanter ses dessertes… quelquefois en toute illégalité… Elle a d’ailleurs été condamnée à une amende de 10 millions par la commission européenne, toujours non recouvrés… Quant à Easy Jet, les montages financiers lui permettent… de ne pas payer de TVA et « d’optimiser » l’impôt sur les sociétés…
Les compagnies du Golfe, quant à elles, « sont assises sur la rente pétrolière étatique de leurs pays d’origine, elles peuvent se permette » (encore) « des investissements de long terme », modèle, pour l’heure qu’elles sont seules à l’utiliser (déréglementation des transports en Europe oblige) qui fait des ravages sur les parts de marché des concurrents… ».

Par ailleurs, les compagnies du Golfe ont vu s’ajouter au soutien de leurs Etats, le concours de … l’Etat français ! En effet, « pour favoriser la vente du Rafale (produit d’une  compagnie 100% privée…), l’Etat français n’a rien trouvé de mieux à faire que de lever le moratoire qu’il avait prononcé sur la cession de lignes aux compagnies du Golfe… » Il annonçait triomphalement la vente des premiers Rafales de Dassault et, sans le claironner cédait deux lignes supplémentaires aux compagnies du Golfe… « Les salariés d’Air France ont bien malgré eux, contribué à la vente des Rafales, en payant sur leurs salaires présents et futurs, la cession de parts de marché à des compagnies rivales et concurrentes directes d’Air France ».

Enfin, l’on assiste, de la part de l’Etat, à « un arbitrage systématiquement favorable à Aéroport de Paris (ADP) contre Air France… Le « contrat économique de régulation » autorise ADP à prélever chaque année une taxe élevée sur les billets d’avion…  De même, ADP est autorisée à prélever pour son bénéfice exclusif une taxe sur l’installation et les ventes des boutiques de l’aéroport quand la quasi-totalité des clients y sont acheminés par les transporteurs, dont le principal pour ADP est Air France… « Il se susurre que l’Etat actionnaire d’ADP à hauteur de 40% veille à ses dividendes ! Par contrat, ADP est tenu de verser 60% de ses revenus aux actionnaires »… « Mais, surtout, tout se met en place pour privatiser ADP après Toulouse et Nice. Il faut donc doter la future mariée. Et tant pis si la dote est largement payée par le transporteur Air France… qui demande à ses salariés de remplir la corbeille de la mariée… alors même que ceux-ci estiment avoir largement contribué à la restauration des équilibres puisqu’un retour aux bénéfices est annoncé pour cette année et que la dette du groupe a été abaissée d’un milliard d’euros ».

C’est donc bien le modèle économique qu’il faut remettre en cause en soutenant la lutte des salariés d’Air France. Les patrons d’air France-KLM ont compté sur la division des personnels, mais ça ne marche pas ! Les salariés, toutes catégories confondues, sont prêts à poursuivre leur mouvement, malgré les intimidations. CGT, FO et SUD aérien ont lancé un appel commun à la grève jusqu’au 6 novembre exigeant l’abandon des sanctions contre 18 salariés « pris par hasard et condamnés par avance » et menacent d’un conflit sans précédent » si la direction venait à licencier les salariés visés. OM
Quand Berger singe Sarko


La collaboration de classe permet d’être choyé. En récompense pour services rendus…, Alexandre de Juniac, PdG d’Air France, a eu le bon goût d’offrir au leader de la CFDT, le sieur Berger, un voyage en Nouvelle-Calédonie. Non pas en classe économique à 2 800€ aller-retour, avec le tout-venant. Un homme bien en cour se doit d’être transporté avec la dignité qu’impose son rang, voyons ! Le tout s’est conclu lors d’une table ronde de « dialogue social » sur le thème « Peut-on réformer la France ? ». Et donc, le Berger des moutons de panurge bénéficiera d’une première classe « CAC 40 » à 12 000 euros, dotée, excusez du peu, d’un salon réservé et d’un gigantesque fauteuil-lit. Selon la pub de la compagnie, les riches voyageurs dans son cas connaîtront en outre « une expérience gastronomique inoubliable »… à faire vomir les cédétistes de base qui, à Air France, tentent de négocier la réduction des 2 900 suppressions d’emplois programmées… On pourrait susurrer à ce félon de rencontrer Bolloré pour qu’il lui octroie, comme à Sarko, une croisière sur son superbe yacht… Pa sûr que les salariés apprécient ces faveurs ! GD le 5.11.2015 

La place du pauvre (extrait)

rappeler encore et toujours
qu’après les somptueuses déceptions
on viendra martialement claironner
que c’est fort triste
on viendra magnanimement seriner
une petite larme faisant trembloter
la voix de son maître
que c’est plus que dommage
mais que la nature humaine
est ainsi faite
qu’elle soit le fait
de dieu du diable du singe
du destin du hasard du karma
ou d’un autre blabla
et que de fait
c’est un fait accompli
que rien n’y fait
que donc
il n’y a rien à faire
sauf laisser faire
ceux qui savent y faire
si fait si fait
le veau sera bœuf car la nature bovine…
le goret est un porc car la nature porcine…
la grenouille fut têtard car la nature entêtée…
la larve devient papillon car la nature papillonne…

mais non mais non mais non
il faut au contraire

rappeler encore et toujours
que l’homme devient homme parce que la nature humaine
n’est point
parce que l’homme pense
et donc il est
à chaque instant différent
dans sa nature pensante
mouvante
comme les sables du désert
le désert de sable
pas le désert mental


Paris, mars-août 2014, in La place du pauvre
Les Amis du Monde diplomatique Nord Franche-Comté, les Amis de l’Emancipation Sociale, les Amis du cinéma de Vesoul et  et l’Union départementale CGT 70 vous invitent au film-débat

Jeudi 26 novembre 2015 
 à  Vesoul  à 20h  à l’espace Villon (quartier du Montmarin)
(entrée libre et gratuite)

le film-documentaire de Gilles BALBASTRE
et en sa présence
Vérités et mensonges sur la SNCF 

 Le 4 août 2014, l’Assemblée Nationale votait la « réforme » ferroviaire, porte ouverte à tous les travers de la privatisation tels que l’avait subie le rail anglais. Un an après cette vaste offensive contre ce service public de transport (fret et voyageurs), la petite musique libérale et dérégulatrice (mise en concurrence) tente de cacher ce que Gilles Balbastre montre dans son documentaire : pour les salariés : qualité empêchée, souffrance au travail, perte de sens… Pour les usagers : retards, annulations de train, accidents… Il redonne la parole à ceux qui se battent pour le maintien d’un réel service public ferroviaire. Une remise sur les rails pour la mobilisation, contre les conditions de travail dégradées pour les cheminots au gré des fermetures de gare et autres mesures « d’économie » et contre les dysfonctionnements répétés pour les voyageurs..       

A l’issue du film, un débat vous sera proposé, animé par Gilles Balbastre