Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 4 octobre 2015

Pour l'émancipation Sociale (PES)
Editorial du n° 7 (septembre)

Après la tragédie humanitaire, le drame social ?

La tragédie des migrants, ces fugitifs de guerre et de misère, les apparentes tribulations européennes masquant les volontés si peu contradictoires de trier, parquer, refouler, accueillir pour mieux exploiter, tous ces apitoiements intéressés et ces diatribes xénophobes occultent, de fait, la responsabilité meurtrière de ceux qui de l’Afghanistan à la Libye ont entretenu des rapports plus que douteux avec des dictateurs avant de  créer le « chaos constructif »(sic) dans ces pays. Qui plus est, nonobstant l’installation prochaine de camps d’internement en Italie et en Grèce et le racisme diffus justificateur d’une invasion fantasmée, le processus de destruction des protections sociales se poursuit avec acharnement. L’aubaine d’accentuer encore plus la concurrence entre ceux d’ici et d’ailleurs se profile déjà. La teutonne Angela l’a bien compris !

Ainsi, la « baisse du coût du travail », la prétendue « modernisation du travail », la remise en cause du statut des fonctionnaires sont, dans l’Hexagone, à l’ordre du jour. Le calendrier en est tracé. D’abord, faire avaliser par les « partenaires » sociaux, réunis en conférence ( !) dès le 19 octobre, ces régressions, puis, après moult palabres, présenter le projet de loi en Conseil des Ministres début 2016. A trois mois des élections régionales, à deux ans des présidentielles, Hollande/Valls et Cie marchent sur des œufs. D’où la préparation-manipulation en cours. Il convient « d’y aller de manière subtile », « d’éviter l’accident social » et donc « l’enjeu… va être de savoir jusqu’où on peut faire aller les syndicats et le groupe socialiste » et faire taire certains frondeurs qui parlent de « bombes à fragmentation du droit du travail » ! Macron, le poisson-pilote est lancé contre les 35 heures et les médias suivent ceux qui contestent l’utilité des syndicats « archaïques ». Face à ce déchaînement de modernité néolibérale, Hollande joue les contre-feux apaisants : le SMIC ne sera pas remis en cause, tout comme la durée maximale de travail de 48 heures. Les syndicats jaunes d’accompagnement du néolibéralisme se veulent des Bergers rassurants « à condition que l’on préserve une norme salariale minimale ». Le patronat applaudit.

Mais quelle est donc cette soupe à la grimace qu’ils prétendent nous ingurgiter ? Casser le code du travail et les conventions collectives en consultant les salariés, entreprise par entreprise, en recourant au chantage et à l’intimidation : pour « préserver l’emploi », « augmenter la compétitivité » et… les profits et, à convenance, diminuer les salaires en imposant des temps partiels contraints, de la « flexibilité » par le précariat, du chômage technique, du déplacement forcé des travailleurs et, en cas de refus, les jeter pour solde de tout compte par un licenciement économique forfaitisé. Ces variantes ne sont pas exhaustives que, déjà, le rapport Barthélémy, après celui de Combrexelles, commandité par ce gouvernement réactionnaire, préconise l’abaissement du SMIC, sa régionalisation différenciée, sa modulation en fonction de l’âge. Ce « plus de latitude » donnée aux employeurs, comme cette « souplesse bien adaptée » aux intérêts d’un capitalisme « compétitif » et débridé, Valls les revendique. Toute cette rhétorique de lavage de cerveaux peut-elle encore accroître la dose d’apathie sidérée, injectée quotidiennement aux salariés, apparemment tétanisés ? En toute logique cette administration médiatique devrait être vomie et susciter la révolte nécessaire.


La journée…d’action interprofessionnelle à l’appel de la CGT, de la FSU et de SUD, le 8 octobre prochain, devrait nous renseigner sur le degré de soumission volontaire, sur sa courbe pour l’heure proportionnelle à celle du chômage.


Au Sommaire du n° 7
- Accueil ou rétention des migrants aux frontières de l'Europe 
- Un allié de poids pour la Grèce de Syriza
- Inde. quel réveil ?
- l'agriculture et l'élevage productivistes, modèle dépassé ?
- de sa "banalisation" à une crise de croissance, le FN à l'aise
et les rubriques habituelles "Nous avons lu" et "Ils , elles luttent" (ci-dessous)

Pour vous abonner, 
18€ pour 10 numéros - abonnement postal
5€ pour 10 numéros - abonnement courriel
Adressez un chèque à PES - 76 avenue Carnot 70200 Lure