Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 2 septembre 2015

Le numéro 16
de PES - Pour l'Emancipation Sociale -
est paru
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Gérard Deneux
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Voici l'éditorial

L’Europe désunie et les craquements du monde capitaliste

Ce numéro de rentrée est largement consacré à la Grèce, où, depuis le mois de juin, les évènements se sont précipités. S’il y a lieu de s’interroger sur la capitulation de Tsipras, il convient également de mesurer l’impact de ces prétendues négociations imposant l’austérité renforcée et la spoliation des biens publics grecs. Certes, une certaine espérance sociale, nourrie d’illusions sur la transformation « progressiste » de cette Europe-là est en voie d’extinction : l’Europe capitaliste est irréformable, elle doit être brisée.

Pour l’heure, ce sont ces contradictions internes qui affleurent. L’UE est plus désunie que jamais. L’hégémonie du capitalisme allemand, qui draine derrière lui ses satellites de l’Est et les pays du Nord, se heurte aux intérêts des classes dominantes des pays du Sud qui redoutent la colère des classes ouvrières et populaires qu’elles ont pressurisées. En France et en Italie, les castes politiques au pouvoir, en rechignant à respecter les normes du pacte dit de rigueur budgétaire, craignent la férule des eurocrates du Nord et les convulsions populaires dans leurs pays respectifs. Prévalent donc la montée des égoïsmes nationaux et les politiques sécuritaires liberticides.

On assiste désormais à la fragilisation des institutions de l’eurocratie : la commission européenne qui se voulait la médiatrice des intérêts divergents des Etats membres est en voie de marginalisation ; l’eurogroupe des financiers se heurte à la BCE dirigée par un ancien de la Goldman Sachs, représentant les intérêts des usuriers de la finance globale ; le FMI devant tenir compte de son principal contributeur , les USA, crie « casse-cou ! » vis-à-vis de la montagne de dettes irrécouvrables imposées à la Grèce et le Parlement croupion européen sera certainement demain le cénacle de vociférations impuissantes.

Bref, la crise de ceux d’en haut s’accélère. Le Royaume Uni (!) tenté par la sortie de l’Union européenne se heurte au nationalisme écossais pro-européen. La même logique est à l’œuvre en Espagne, en Hongrie… Les forces nationalistes et fascistes sont à l’affût d’un probable démembrement de cette Europe-là. Et il se pourrait bien que l’afflux de réfugiés politiques, économiques et climatiques accélère ce processus.

On assiste, en effet, à la fin douloureuse d’un cycle : celui de « l’utopie » de la mondialisation financière. Sa viabilité supposée, reposant d’une part sur la spoliation, a fait surgir de nouveaux nationalismes comme la Russie poutinienne. Elle se fondait, d’autre part, sur l’exploitation des pays à bas salaires, la délocalisation d’entreprises polluantes, tout particulièrement en Chine. Or, le moteur de cette expansion du capitalisme débridé, cet « atelier du monde », s’est enrayé. La crise boursière qui affecte ce pays, dirigé par le PCC « Parti du Capitalisme Chinois », reflète la crise de surproduction et de suraccumulation de capitaux. 20 000 milliards de dollars se baladent à la recherche avide de rendements spéculatifs à deux chiffres. Le bateau ivre de la mondialisation chavire et pourrait bien entraîner l’ensemble de la planète dans une récession plus grave que celle de 2008…


Face aux divisions de ceux d’en haut, l’unité de ceux d’en bas tarde à se réaliser, entravée qu’elle est par les illusions dont elle est gorgée par la propagande des médias dominants et des illusionnistes qui prétendent les sortir de l’impasse à moindres frais. Cette unité dans la lutte résolue, lucide, opiniâtre, est pourtant d’une urgente nécessité. Alors qu’il semble être « minuit dans ce siècle », le choix est simple : socialisme démocratique et émancipateur ou barbarie.