Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 29 avril 2014

Voici l'édito du n° 002 de Pour l'Emancipation Sociale
que vous trouverez dans le numéro si vous vous abonnez


Valls/Hollande, un attelage de combat ?

Ah ! Ces élections municipales pour cette gauche plus rien, un véritable tsunami ! On ne sait si Hollande navigue sur un pédalo ou sur un bateau ivre, voire le radeau de la Méduse. Les écolos, effarés, l’ont quitté ; Placé qui espérait l’aborder, contraint, a mis au vert ses ambitions mal placées.

Le frêle esquif à la dérive, fallait mettre à la barre de toute urgence un petit Bonaparte d’opérette, sa popularité droitière allait peut-être calmer les vagues d’impopularité et, voire, déteindre sur un Président en mal de lustration. Précaution a été prise : le nouveau communicant en chef, le verbe haut et le ton saccadé, encadré par une équipe resserrée peut «mener le combat» contre les éléments de l’opinion déchainée. Le tangage à hue et à dia en sera-t-il pour autant maîtrisé ? Rien n’est moins sûr ! Les bourrasques de l’abstention, les secousses violentes des vents mauvais par la droite et l’extrême-droite, voire les rafales désordonnées à gauche de la gauche, risquent de provoquer du tiraillement et des couacs au sein de l’attelage Valls-Hollande. Et puis, il y a déjà cette fronde qui monte au sein même de ce radeau qui exhorte à changer de cap et à un «nouveau contrat de gouvernement». Des godillots renâclent de peur d’y perdre leur place. Quant au parti solférinien dont le chef vient d’être débarqué peut-il encore ramer à la godille ?

Certes, pour tenter de calmer la mer populaire, Valls, sentencieux, par ses trémolos s’est voulu rassurant : «Il y a eu trop de souffrance, pas assez d’espérance », depuis 4 ans, « les hausses d’impôts ont fait des ravages». Opinant, Cambadelis depuis son nouveau fauteuil lance « la politique d’austérité n’est plus supportable ».

Alors, changer de cap ? Naviguer plus lentement, «modérer le rythme» afin d’obtenir un délai supplémentaire de la Commission européenne pour parvenir à l’objectif des 3% de déficit budgétaire ? Faut «nous donner le temps», «les comptes publics c’est accessoire» ont supplié Hollande et Montebourg. Donnez-nous un 3.4 % pour 2015. Le 10 avril, la sentence est tombée, c’est 3% ou les sanctions. Au gouvernail, Valls a donc clamé : «plus vite, plus loin».

Au plus vite, faut les saisir  les 50 milliards pour financer les exonérations de cotisations patronales du «pacte de responsabilité» : 18 milliards en bloquant les salaires des fonctionnaires et en diminuant leurs effectifs, 11 milliards en baissant les dotations aux collectivités locales, 10 de plus en ponctionnant les assurances-maladie, 11 encore sur les prestations sociales (retraite, allocations logement, famille, invalidité), encore 4 pour l’abandon (provisoire ?) du plan pauvreté et 2 sur les chômeurs.  Larguer du lest ! Tous seront ponctionnés sauf les plus riches, croissance oblige et silence dans les rangs car « la France vivrait au-dessus de ses moyens » avec ses presque 2 000 milliards de dettes contractées au profit des banquiers, des assurances et des fonds spéculatifs ! Mais pas question de toucher au x paradis fiscaux et autres niches.


Bref, de quoi alimenter la prochaine vague dévastatrice des européennes prochaines. Les joutes verbales, les postures de combat, les formules pédagogiques vis-à-vis du peuple sur lequel les gouvernants naviguent, tout comme les éléments de langage pour le calmer, n’y changeront rien. Une nouvelle tempête se profile, le radeau pourrait s’y briser… d’autant que le nombre de chomeurs et SDF continuera d’augmenter et les fonctionnaires et autres « étrangers » serviront de boucs émissaires.