Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 13 mars 2013


Le vent des tempêtes vient du Sud

Il souffle en rafales tourbillonnantes, stupéfiant les amis de Ben Ali et autre Moubarak qui crurent «chevaucher le tigre» en proclamant que les peuples tunisien et égyptien étaient désormais mûrs pour la démocratie occidentale. Puis ils firent grise mine lorsque les Frères musulmans furent portés à la tête de ces pays. Ensuite, s’en accommodant, ils crurent que ces néolibéraux d’un nouveau genre seraient aussi complaisants à leur égard que leurs comparses du Qatar et d’Arabie Saoudite. Ils en profitèrent d’ailleurs pour intervenir militairement en Libye, assurés qu’ainsi les affaires allaient reprendre comme avant.
Aveuglés par leur propre outrecuidance, ils ne pouvaient discerner que ce sirocco dévastateur trouvait sa force dans les déchirures sociales qu’ils avaient eux-mêmes suscitées : chômage, pauvreté et humiliations quotidiennes. La désespérance sociale s’est muée en sursaut de dignité, en manifestations d’indignation puis en révolte contre l’incurie des dirigeants islamistes. Contre la barbarie du régime les Syriens sont devenus des insurgés. Toute cette région est une zone de tempêtes que s’efforcent de contenir les castes dominantes et leurs alliés occidentaux, russes et iraniens.
La tourmente, en bourrasques successives, a ensuite franchi d’autant plus aisément la Méditerranée que les adorateurs des liquidités pour les marchés croient pouvoir, à coups de régressions sociales,  désendetter les Etats. A la faveur de la crise, ils «s’obstinent ces cannibales» à accélérer leurs remèdes délétères : en Grèce d’abord puis dans tous les pays européens. Craquements, fissures dans les appareils d’Etat, des banquiers experts appelés à la rescousse, tels les Mario Draghi et Monti, les socio-libéraux succèdent à la droite libérale et vice-versa. Rien n’y fait. Les bourrasques s’insinuent dans les failles. En Grèce, le rejet des politiciens a fait surgir Syriza et en contre-feu, les nazillons d’Aube dorée. En Espagne, les fractures déglinguent le fédéralisme régional. Au Portugal 1,5 million de manifestants évoquant la révolution des Œillets conspuent Merkel et la Troïka. L’Italie ingouvernable l’est encore plus. Le Royaume Uni sous la férule de Cameron se dégage de l’Europe vacillante. Merkel dominatrice reste inflexible. Hollande, l’austère pépère, s’applique à garder une sérénité de façade.
Ce vent du Sud provoque pour l’heure le chaos. «Le vieux ne veut pas mourir et le neuf peine à naître». Des entrailles des peuples n’émergent pas encore des politiques de transformation sociale radicale. Face aux vents contraires provoquant en Syrie une tourmente dantesque, ou ailleurs un zéphyr plus ou moins apaisant afin que les classes populaires se résignent, les querelles byzantines sont contre productives, l’heure est à la solidarité active. 
Le 11 mars 2013  Gérard Deneux pour l’édito du n° 242 d’ACC

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