Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 29 août 2012

MANIFESTE lors de la manifestation Lunes sin sol à laquelle la RIDEF s’est jointe


MANIFESTE
lu le lundi 30 août 2012 devant le parlement de Leon (Espagne)
 lors de la manifestation Lunes sin sol  à 20 h à laquelle la RIDEF s’est jointe


Je suis femme,
je m’aime comme telle
et je sens en moi toute l’Histoire que toutes les femmes de partout et de tous les temps ont écrite en lettres tangibles, même si ces traces sont parfois invisibles parce qu’on a essayé de les effacer du grand Livre du monde.

Je suis femme,
je m’aime comme telle
et j’aime en moi toutes les femmes qui, dans le monde, ont été, sont ou seront. Et cet amour est douloureux, d’une douleur infinie, somme de la souffrance qu’ont vécue toutes celles du même sexe que moi tout au long de l’Histoire. Et cette souffrance est gigantesque !

La souffrance de toutes les femmes, à toutes les époques, qui ont dû partager leurs vies avec des envahisseurs violents,
je la ressens à travers toutes celles qui vivent aujourd’hui encore dans des territoires occupés.

La souffrance de toutes les femmes de tous les temps qui furent victimes d’agressions sexuelles parce que leur corps «appartient» aux hommes,
je la ressens à travers les fillettes qui endurent l’excision de leur clitoris.

La souffrance de toutes les femmes qui, dans le monde entier, ont été victimes d’abus ou de discrimination dans leur travail,
je la ressens à travers les femmes immigrées qui, à cause de leur situation illégale, se retrouvent «invisibles» et supportent des conditions de travail s’apparentant à l’esclavage pour des salaires de misère dans notre monde «riche».

La souffrance de toutes les femmes qui, depuis toujours, ont vécu dans l’extrême pauvreté,
je la ressens à travers les femmes qui, aujourd’hui comme hier, partout dans le monde, subsistent de ce qu’elles trouvent dans les tas d’ordures.

La souffrance de toutes les femmes qui, à n’importe quelle époque et en n’importe quel endroit, ont été l’objet d’une violence physique,
je la ressens chaque fois que les médias nous annoncent de nouvelles brutalités commises par un mari ou un amant à l’encontre de «sa» femme.

Et cela arrive si souvent,
la douleur est si grande
que je ne pourrais pas la supporter si je ne vivais pas dans l’espérance de toutes les femmes qui ont mis un point final à la vie qui ne leur plaisait pas et ont commencé à en construire une à leur mesure.

Je ne pourrais pas la supporter si je ne vivais pas avec la joie de toutes les femmes qui ont ouvert de nouveaux chemins, quoi qu’il leur en ait coûté, pour que nous puissions y passer toutes.

Je ne pourrais pas la supporter si je ne vivais pas par le courage de toutes les femmes qui, ayant subi une agression, ont osé porter plainte, mettant en évidence cette plaie sociale.

Je ne pourrais pas la supporter si je ne vivais pas de la justice de toutes les femmes qui ont contribué à faire changer les lois pour que nos droits comme citoyennes soient reconnus.

Je ne pourrais pas la supporter si je ne vivais pas dans la chaleur de l’étreinte de toutes les femmes qui ont décidé de devenir sœurs.
Dorénavant, j’appelle à ce que cette étreinte nous unisse toutes contre n’importe quelle violence  ponctuelle ou structurelle commise contre une femme, un collectif de femmes ou tout un peuple, exercée par un individu, un groupe ou un gouvernement.
Que cette étreinte nous donne de l’énergie pour continuer à contribuer à un monde plus juste, plus libre et par conséquent plus heureux.